Ayant grandi dans une famille de luthiers, il n'était pas rare que nous ayons des débats à table sur le Sitka ou l'Englemann, le palissandre indien ou le brésilien. Mes
frères et moi nous efforcions de nous surpasser les uns les autres et de répondre aux exigences élevées de notre père, Sergei de Jonge.
J'avais treize ans lorsque j'ai fabriqué ma première guitare en 1992. Ce qui n'était au départ qu'un passe-temps intéressant s'est transformé en une passion à vie, qui consiste à affiner mon
métier et à perfectionner les subtilités de la conception. J'ai surtout appris de mon père, qui a travaillé à ses côtés pendant une grande partie de ma carrière, puis qui m'a aidé à
enseigner dans ses cours de construction de guitares. J'ai également eu la chance de passer du temps avec Géza Burghardt, qui m'a appris le vernis à la
française. Depuis, j'ai emménagé dans mon propre atelier dans les collines accidentées de la Gatineau, dans l'ouest du Québec, au Canada.
Lors de la convention de la Guild of American Luthiers de 1998, j'ai reçu une ovation pour ma guitare - j'avais dix-neuf ans à l'époque - à la suite d'une séance d'écoute jugée par un jury de
luthiers respectés. Jusqu'à ce moment-là, mes guitares étaient construites selon un modèle traditionnel de barrage en éventail, mais cette guitare utilisait le modèle
« lattice » développé par ma famille. Depuis, je n'ai cessé de perfectionner ce modèle. Les « lattice » que j'utilise offrent une
structure supérieure et unifient la table en une seule surface vibrante. Ces barrages assurent à mes instruments une projection puissante, une distinction claire des notes
et un équilibre fin entre les cordes. En plus de la sonorité, en tant que fabricant de guitares, je me préoccupe de la jouabilité et de l'ergonomie de mes instruments. Je façonne une torsion
subtile dans le manche de mes guitares qui offre au joueur une position de jeu plus confortable. J'utilise une méthode traditionnelle composée de gomme-laque et d'autres
résines naturelles pour le vernis à la française, qui améliore à la fois la durabilité et le lustre de la finition. Je préfère la colle d’os
naturelle. Par essence, mes guitares sont une fusion de design traditionnel et contemporain avec une esthétique minimaliste.
La fabrication d'un nombre limité de guitares par an me permet d'accorder une attention particulière aux détails. Si le volume est important, la qualité du son est impérative. Avec chaque
instrument que je fabrique, je m'efforce d'obtenir un son plein et pur qui inspire et complimente chaque joueur.
Source : https://joshiadejonge.com/
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