Pays : | France - Paris |
Année : | 1961 |
Diapason : | 650 mm |
Table : | Épicéa |
Dos / éclisses : | Palissandre du Brésil (avec CITES) |
Touche : | Ébène - largeur 52 mm |
Mécaniques : | Rodgers boutons "Dark mother-of-pearl" |
Longueur caisse : |
490 mm |
Largeur caisse : |
280/245/370 mm |
Profondeur caisse : |
94/99 mm |
Poids : | 1 452 g |
Hauteur cordes : | 2,5/3 mm |
État : | Très bon |
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Une magnifique guitare Daniel Friederich de la toute première période (1961) : il a alors 29 ans et a ouvert son premier atelier 3 ans plus tôt. Si l’on remonte cinq ou six ans plutôt l’histoire commence par celle d’un jeune élève en guitare classique, il n’a pas une très bonne guitare et il a une formation d’ébéniste, son professeur va lui proposer de construire lui-même sa guitare, ce professeur s’est lui-même lancé dans la lutherie avec l’aide d’un ami luthier, ainsi il pourra lui donner des conseils. Ce professeur c’est Christian Aubin, son ami c’est Robert Bouchet et l’élève c’est Daniel Friederich, d’aucuns n’auraient pu imaginer à ce moment-là que ce dernier allait devenir un des plus grands luthiers de son époque. Dans cette histoire quelque peu improbable, il existe un autre élément déterminant : la Torres de Christian Aubin, restaurée par Bouchet, on dit qu’elle possédait un son d’une beauté exceptionnelle. Tous trois vont se pencher sur les raisons de cette exceptionnalité, cette guitare va leur servir de terrain d’exploration, de modèle et d’horizon à atteindre, avec cette question de savoir comment expliquer ce mystère conférant à une guitare une telle âme. Robert Bouchet modifiera la conception de ses guitares à partir de l’observation de cette Torres, entrant ainsi dans sa deuxième période, celle jugée comme sa meilleure.
La guitare présentée ici démontre que Friederich a eu très tôt la capacité (au moins parfois) d’accéder au plus haut niveau, cette guitare possède en effet des qualités sonores d’une beauté époustouflante. C’est un instrument puissant, vif et réactif, les basses sont profondes et les aigus vibrants ; les notes se terminent par une espèce de réverbération naturelle débouchant sur un halo harmonique se propageant dans l’air, il s’en dégage un lyrisme, une poésie et une émotion sidérants.